Coincée au Sri Lanka pour une période indéterminée, j’ai cherché à occuper mon temps de la meilleure des façons. Finies les sorties au restaurant entre amis, les découvertes des temples et musées, et place à la nature! Quoi de mieux que de se retrouver seule au milieu de nulle part dans ces temps compliqués? Et quand en plus ce «nullepart» est exceptionnellement beau, on aime !
J’ai donc décidé de partir au Sud, dans un lieu que je n’avais pas prévu lors de mes vacances: la forêt de Sinaharaja.
S’immerger en pleine nature
Pour rejoindre la réserve forestière de Sinaharaja, il faut arriver à Deniyaya, principale ville pour l’accès au site. J’ai pris un bus tout rouge depuis Tissa. Le voyage dure un peu plus de 5 heures et c’est long, mais bon, j’ai le temps! Une fois à la gare routière, il faut encore prendre un taxi ou un tuk-tuk pour regagner l’entrée de la forêt.
On y accède par des routes caillouteuses et particulièrement inconfortables. Mais les paysages font oublier les soubresauts. Des rizières et des plantations de thé à perte de vue nuancent le panorama de divers tons de vert.
J’avais déjà essayé de venir ici au début de l’été mais on m’avait indiqué que la fin du mois d’août serait un choix plus avisé car le temps est plus sec. J’ai donc attendu.
J’avais aussi prévu mon arrivée et avais réservé un guide qui m’attendait quelques mètres avant l’entrée. Il me prévient tout de suite que nous allons marcher longtemps et souvent dans des espaces particulièrement humides. Il me demande alors de mettre du gros sel sur mes chaussures (il est aussi possible de louer des chaussures) pour ne pas être dérangée par les sangsues, des habitantes très répandues dans la réserve. Même en saison sèche, celles-ci peuvent s’inviter à un repas improvisé sur les jambes des visiteurs!
Dans le cœur d’un monde à part
Comme dans toute forêt tropicale, ici la nature est reine. On chemine par des petits sentiers à travers des arbres immenses. Le début de la balade est perturbé par des motos. Le chemin est en effet utilisé par les villageois. Mais au fur et à mesure de ma progression, le calme s’impose.
On arrive alors à un pont suspendu d’un rouge particulièrement visible. C’est la première étape de la visite: le centre des visiteurs, où j’ai pu récolter pas mal d’informations sur le lieu et ses habitants.
On emprunte alors le pont et on poursuit plus en avant dans la végétation. Ici, le calme est plus présent et je commence à apercevoir des ombres bouger subrepticement.
Une cascade se présente alors. On doit la traverser et là je comprends pourquoi la saison sèche est plus adaptée! L’eau arrive déjà à mi-cuisse en période sèche!
La forêt prend la main et on se sent véritablement tout petit. Il est vrai que Sinaharaja est la dernière forêt primaire du Sri Lanka. Ici, la végétation est particulièrement dense et il sera difficile de voir des animaux. Il faut garder l’œil ouvert! De léopards, des éléphants, des reptiles ou des oiseaux occupent pourtant les lieux.
Pour ma part, j’ai vu un écureuil géant, une grenouille aux couleurs incroyables et j’ai aperçu un singe. La faune n’est donc pas le but premier de cette visite à moins d’y rester de très longues heures sans bouger, peut-être.
Pour ma part, j’ai opté pour la visite de 3 heures mais il en existe d’autres selon vos disponibilités. La marche est facile même si l’on n’a pas l’habitude.
Une réserve féerique
Sinaharaja a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco et est une réserve de la biosphère. Elle est occupée par des espèces endémiques qui s’étalent sur les 21 km de large et 7 km de long. Si vous avez plus de chance que moi, vous pourrez y observer des malcohas à face rouge, dessemnopithèques blanchâtres, ou des mygales vraiment très impressionnantes. Il existe également de nombreuses variétés de serpents plus ou moins dangereux. Donc, ne prenez pas de risque et pensez à être accompagné d’un guide! Pour ma part, j’avais hésité mais je ne le regrette pas. Sans lui, je n’aurais même pas vu l’écureuil!
Ici, vous n’aurez pas la possibilité de vous émerveiller devant les paysages fabuleux. La nature est trop dense pour laisser le regard vagabonder. Mais être en pleine nature est toujours un vrai plaisir.
Le Sri Lanka comporte naturellement d’autres réserves, sans doute plus recommandées pour voir des animaux. Mais j’ai bien aimé me balader à Sinaharaja. C’est un lieu de tout repos, une fois les premiers kilomètres passés. C’est agréable de pouvoir déconnecter au cœur de la nature.